Le pont thermique réduit les performances énergétiques d’une maison. Il se retrouve souvent dans les liaisons des éléments de constructions et entraîne le développement des moisissures et une augmentation des dépenses énergétiques.
Toutefois, il ne s’agit pas d’une fatalité, car il peut être détecté, corrigé et supprimé. Il existe de nombreuses astuces qui aident à la réduction des dégâts occasionnés par un pont thermique localisé au ras du plafond.
Sommaire
Qu’est-ce qu’un pont thermique ?
On peut définir un pont thermique comme étant un défaut d’isolation qui engendre des pertes de chaleur et une diminution de la résistance thermique d’une habitation.
Ce genre de faille est généralement causé par une mauvaise conception du logement. L’installation d’équipements peu performants ainsi que l’utilisation de matériaux de mauvaise qualité peuvent également être à la base de ce problème. À toutes ces causes s’ajoutent l’humidité et un chauffage ou une climatisation excessive.
De manière générale, les ponts thermiques se retrouvent au niveau des murs, des toitures, des plafonds, des balcons ainsi que des planchers. Il est possible de les identifier à l’aide d’une caméra thermique au niveau des différentes ouvertures de votre maison (portes, fenêtres, véranda, etc.).
Vous pouvez aussi les retrouver au niveau des prises électriques ou des sorties de câble lorsqu’il existe un trou d’air.
Comment identifier un pont thermique ?
Il est difficile pour un particulier d’identifier les ponts thermiques présents dans son habitation, sauf lorsque les moisissures sont déjà apparentes.
Vous pouvez effectuer un test manuel sur toutes les zones réputées sensibles. Ces dernières ne sont rien d’autre que des jonctions entre deux ou trois parois, les contours des fenêtres et des portes.
Pour détecter les ponts thermiques, il vous suffit de poser votre main sur une paroi ou sur une région donnée. Lorsque vous constatez sensiblement une différence de température au niveau de ladite zone, il se peut que vous soyez en présence d’un pont thermique.
La solution la plus efficace pour identifier ce problème est de faire appel à un professionnel, qui peut être un architecte ou un entrepreneur spécialisé dans l’isolation. Ce dernier vous proposera d’effectuer un bilan énergétique approfondi de l’enveloppe de votre habitation grâce à l’analyse thermographique.
Il s’agit d’une méthode simple et directe permettant d’identifier et de mettre en exergue les défauts du bâtiment. Pour faire cette analyse, le professionnel fait usage d’une caméra thermique pour visualiser la maison comme étant une entité dégageant de la chaleur.
Les différents types de ponts thermiques
Nous avons principalement trois types de ponts thermiques :
- Linéaire : il apparaît à la jonction de deux parois. Ce pont thermique se retrouve fréquemment aux jonctions mur/plancher bas, balcon/dalle, mur extérieur/refend. Il est visible à l’intersection des parois horizontales du sol et des surfaces horizontales des murs. Les ponts thermiques linéaires fleurissent au niveau du pourtour des huisseries et du seuil de la porte ;
- Ponctuel : ce type de pont thermique se rencontre aux jonctions réunissant trois parois différentes, à l’instar des angles ;
- Structurel : généré suite à l’installation de l’isolation, notamment après un collage ou un vissage, ce type est inhérent à la méthode de pose.
Quels sont les risques d’un pont thermique ?
Le pont thermique est responsable de la formation de moisissures et de la déperdition de chaleur qui engendre une augmentation du coût énergétique.
Un risque de moisissures
Les zones sujettes aux ponts thermiques sont généralement humides. C’est d’ailleurs cela qui favorise le développement des moisissures. Vous devez savoir que l’air intérieur contient beaucoup d’humidité. Ainsi, lorsque cet air chaud touche le pont thermique, il en résulte un refroidissement brusque responsable de la condensation de la vapeur qu’il contient. Cette zone couverte de condensation est propice au développement des champignons et des moisissures.
Un surcoût énergétique
Les factures énergétiques élevées sont dues à une déperdition de chaleur importante. À cela s’ajoute une forte sollicitation des systèmes de chauffage en hiver et de la climatisation en été. Ces variations causées par les ponts thermiques entraînent une augmentation de vos factures énergétiques.
Les solutions pour supprimer un pont thermique au plafond
Il existe différentes techniques permettant d’en venir à bout des ponts thermiques. La pose d’un rupteur de pont thermique, la pose d’une chape flottante sur isolant et l’isolation des caissons des volets roulants sont autant de solutions à envisager.
La pose d’un rupteur de pont thermique
La pose d’un rupteur de pont thermique permet de supprimer les ponts thermiques linéiques. Il est question d’un dispositif isolant qui relie le mur extérieur ou le mur de refend au plancher par le biais d’une structure en acier.
On le positionne en bout de dalle pour assurer la continuité de l’isolation. Très utilisé en rénovation, ce dispositif peut être également intégré au cours des travaux de construction de votre logement. Il est recommandé généralement pour des planchers intermédiaires.
Le rupteur de pont thermique vous aide à rétablir la régularité de l’isolation sur l’enveloppe de votre bâtiment. Ce dispositif impacte positivement les performances du logement. Il est important de souligner qu’il faut un type particulier de rupteur pour chaque variété de ponts thermiques. Vous devez les traiter un par un si vous désirez retrouver une isolation thermique homogène.
Vous pouvez aussi les cartographier à l’aide de la thermographie infrarouge. Cependant, l’idéal serait de procéder à l’installation de ce dispositif dès la construction de votre habitation. En fait, l’intégration des rupteurs de pont thermique peut s’avérer complexe en rénovation. C’est pour cela qu’il est indispensable de les intégrer dans la structure du logement.
La pose d’une chape flottante sur isolant
La chape est une fine couche de mortier d’une épaisseur variant entre 4 et 6 cm. Coulée entre la dalle et le revêtement du plancher, elle permet d’aplanir le sol afin d’obtenir une finition lisse. La chape sert également de support au revêtement. Elle est appelée chape flottante dans le cas de l’isolation sous chape. Grâce à cette technique couplée à l’isolation thermique par l’intérieur des murs, il est possible d’éliminer les ponts thermiques au niveau du plancher bas.
L’isolation des caissons des volets roulants
Pour éliminer les ponts thermiques, une solution assez pratique consiste à réaliser l’isolation des caissons des volets roulants avec de la laine de roche ou de la mousse massique. D’ailleurs, vous pouvez retrouver des kits spécifiquement conçus pour l’isolation des coffres de volets roulants dans les enseignes de bricolage.
Focus sur la norme RT 2020 et la fin des passoires énergétiques
La Réglementation Thermique 2020 (encore appelée Réglementation Environnemental 2020) est une norme qui vise à construire des logements ou des bâtiments à énergie positive ainsi que des maisons passives.
Notez qu’une habitation à énergie positive produit plus d’énergie qu’elle n’en consomme. En ce qui concerne les maisons passives, ce sont des logements qui dépensent peu d’énergie et recyclent celle qu’ils produisent.
Cette norme s’applique depuis 2021 et demande que les foyers produisent leurs propres énergies afin de satisfaire à leurs besoins. Elle reprend les mêmes critères que la norme RT 2012 en augmentant leur exigence. En ce qui concerne les normes à respecter, il s’agit principalement de :
- L’efficacité énergétique bioclimatique ;
- La consommation mesurée en kWh/m²/an ;
- La température maximale à ne pas dépasser à l’intérieur de votre logement.
Par ailleurs, depuis 2011, le gouvernement a instauré la mention RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). Elle s’adresse aux artisans ainsi qu’aux entreprises spécialisées dans les travaux de rénovation énergétique. En outre, grâce à la mention RGE, vous pouvez obtenir des aides de financement.