Gros plan sur un moustique posé sur un pull de couleur bleu

Réchauffement climatique et moustiques : ça pique !

Le moustique tigre (Aedes albopictus), cet insecte nuisible originaire d’Asie du Sud-Est, est un véritable fléau. Depuis quelques années, sa présence s’est considérablement accrue dans l’Hexagone suite au dérèglement climatique, notamment dans les régions du Grand Est et de Strasbourg.

Longtemps considéré comme un simple désagrément, ce moustique est désormais reconnu comme un danger pour la santé publique en raison des maladies qu’il peut transmettre.

Une prolifération alarmante

Le moustique tigre s’est installé en France depuis près de deux décennies et a réussi à coloniser les trois quarts du territoire en un temps record. Hormis les désagréments liés aux piqûres, cet insecte est vecteur de plusieurs maladies. Les autorités sanitaires sont en alerte et surveillent de près l’évolution de la situation.

Dans certaines villes alsaciennes, les habitants voient leur qualité de vie se détériorer depuis l’arrivée de ce moustique. Marc, un Strasbourgeois, témoigne : « L’été vient à peine de commencer et sur les 10 premières soirées d’été, il y en a déjà 8 ou où nous avons été assaillis par ces moustiques ». Face à cette invasion, les pouvoirs publics mettent en place des actions pour limiter la prolifération.

Le Monde De Jamy | Alerte au moustique-tigre !

Les risques sanitaires liés au moustique tigre

La transmission de maladies est la principale préoccupation des autorités. Le moustique tigre peut en effet propager trois maladies en particulier : le chikungunya, la dengue et le Zika. Les services de santé du Grand Est sont en alerte et travaillent en collaboration avec l’Agence régionale de santé (ARS) et Santé publique France pour suivre la situation de près.

Christelle et Olivia, membres d’un syndicat de lutte contre les moustiques du Bas-Rhin, expliquent que la probabilité d’avoir un cas autochtone est de plus en plus probable. Un cas autochtone est une personne qui contracte une maladie sans avoir voyagé, c’est-à-dire en ayant été piquée par un moustique contaminé sur le territoire national. En 2022, 65 personnes ont contracté la dengue, le Zika ou le chikungunya en France sans avoir voyagé à l’étranger.

Les actions pour lutter contre la prolifération

Face à cette menace, des actions sont mises en place pour limiter la prolifération des moustiques. Les agents de santé du Grand Est surveillent ainsi les zones à risque en installant des pièges dans les lieux fréquentés tels que les aéroports, les gares et les centres-villes.

Les équipes traquent également la moindre flaque d’eau, car les femelles moustiques pondent leurs œufs dans ces endroits. Une femelle peut pondre tous les 12 jours, avec jusqu’à 150 œufs par ponte. Les agents de lutte contre les moustiques inspectent donc régulièrement les jardins, les gouttières et les réservoirs d’eau pour détruire les larves.

La sensibilisation de la population

Moustiquaire protégeant un fauteuil allongé dans le jardin

La lutte contre la prolifération du moustique tigre passe également par la sensibilisation de la population. Les habitants sont incités à adopter des gestes simples pour réduire les risques de piqûres et de propagation des maladies :

  • Éliminer les eaux stagnantes dans les jardins, les terrasses et les gouttières.
  • Porter des vêtements couvrants et utiliser des répulsifs cutanés.
  • Installer des moustiquaires aux fenêtres et autour des lits.

L’adaptation de l’urbanisme

La ville de Strasbourg étudie aussi des solutions à long terme pour limiter la prolifération des moustiques tigres. Parmi elles, l’idée de modifier l’urbanisme pour créer un environnement moins propice à leur développement. Les architectes réfléchissent notamment à supprimer les toits plats, à rehausser les terrasses et à changer la forme des gouttières.

Une situation qui interroge sur le dérèglement climatique

Au-delà des désagréments et des risques sanitaires, la présence croissante du moustique tigre en France pose la question du dérèglement climatique. En effet, cet insecte tropical prospère dans les zones chaudes et humides. Son installation en Alsace, une région dont le climat est loin d’être tropical, témoigne d’un bouleversement de la biodiversité.

Les experts s’accordent à dire que le réchauffement climatique favorise l’extension de l’aire de répartition du moustique tigre. Les hivers plus doux et les étés plus chauds créent un environnement propice à leur développement, et les déplacements des populations contribuent à leur dissémination.

Auteur : Lisa

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